Mon image, mon corps.
Dans le cadre du projet solidaire de Poll&Mera – Conseil en Image Personnelle , nous avons été 16 femmes à poser en lingerie pour promouvoir une image du corps féminin différente, plus réelle. L’occasion pour moi de mettre des mots sur des maux.
Mon image, Mon corps.
Dire que c’est un sujet anodin est hypocrite. Dire que c’est un sujet léger et facile. Aussi.
Cet article, j’ai beaucoup réfléchi à comment j’allais l’écrire et ce que je voulais vous laisser comme message. Ce n’est pas évident d’être totalement honnête. J’aurais aimé vous dire que j’aime mon corps et mon image. Que je m’assume complètement. Or, ce n’est pas la réalité. La réalité, c’est que je travaille dessus. C’est que c’est un apprentissage. La réalité, c’est que depuis que je suis devenue maman, j’ai appris à aimer mon corps.
Certaines diront que je ne suis pas légitime parce que je ne suis pas grosse. Pourtant, je suis une femme qui comme n’importe laquelle d’entre nous, subit les normes et les diktats de la société. Une société qui prône le paraître avant l’être. Une femme, qui a été une jeune fille sans confiance en elle.
Mon vécu n’est ni extraordinaire, ni dramatique.
J’ai un corps qu’on peut qualifier d’un point de vue extérieur comme ordinaire. Ni trop gros, ni trop fin. Il est en bonne santé et il a repris son poids initial après 4 grossesses. Il a oscillé entre 65 kg et 46 kg. Certaines diront que j’ai de la chance, D’autres que j’ai de bons gènes. J’ai peut-être un peu des deux. Ce n’est pas faux . Mais ce n’est pas complètement vrai, non plus.
Je suis surtout très exigeante. Je le suis depuis mon adolescence.
Elle a un beau visage mais son corps…
Adolescente, j’avais les cheveux courts quand d’autres arboraient des cheveux longs. Je portais des Dr Martens quand d’autre portaient des bottines à talons. J’écoutais Bob Marley qu’en d’autres affichaient des posters de Boys Band dans leur chambre. J’étais ronde et je n’avais pas confiance en moi.
Je me comparais sans cesse aux autres filles. Plus fines, plus grandes, plus souriantes,etc. Elles étaient populaires et semblaient réussir dans tous ce qu’elles entreprenaient. Et puis, j’étais amoureuse. Il était pris. Il était beau. Il ne me regardait surtout pas. Un jour, je ne sais même plus comment c’est arrivé, mais nous nous sommes embrassés. Je m’en souviens encore comme du jour qui a suivi ou je l’ai entendu dire « elle a un beau visage mais son corps… » et que non, il ne sortirait pas avec moi parce qu’en plus « j’avais un gros cul ». Ce jour-là, j’ai fait comme si je n’avais rien entendu. Mais le peu de confiance que j’avais en moi, s’est envolé.
Puis, j’ai fréquenté d’autres garçons. Des très biens mais aussi des sombres idiots (pour rester polie) dont un qui m’a simplement emmené chez la diététicienne pour me faire maigrir. Ce que j’ai fait, Au nom de l’amour. Pour plaire. A lui. Pas à moi.
J’ai donc appris à dompter mon corps pour qu’il plaise.
Pour qu’il se rapproche un maximum de ce qu’on nous montre dans les magazines. Je l’ai fait pour les autres. Pour être aimé. Pour retrouver une confiance que j’avais perdue. Mais je n’ai pas gagné en confiance pour autant. Justement. Parce qu’elle ne se gagne pas comme ça.
La grossesse, ça vous chamboule tout. C’est incontrôlable.
Jusqu’à ce que je sois enceinte. J’ai grossi. J’ai pris 25 kg. Le lendemain de l’accouchement, le 25 décembre, j’étais encore énorme. J’ai du faire face à mes anciens doutes et complexes. J’ai beaucoup pleuré pour ce corps qui ne me plaisait pas. Et puis, j’ai regardé mon homme qui m’aimait encore et me trouvait belle. Malgré ce corps difforme. Il était la, bienveillant.
Il n’y a pas de corps parfait et nous avons besoin de regarder au delà de l’apparence des femmes.
J’ai donc lutté pour aimer la femme que je voyais dans le miroir. Je suis devenue mon propre modèle, ma meilleure amie. Qu’est-ce que la beauté? Qu’est-ce que la perfection? Ces mots n’ont sûrement pas la même définition pour toi que pour moi. Et c’est la, toute notre richesse. J’ai eu envie de conserver ma propre définition de la beauté. J’ai banni les règles et les moules dans lesquels on aimerait nous faire entrer. Ce n’était plus mes cuisses qui étaient trop grosses pour ce jean ou mes seins qui n’étaient pas assez volumineux pour cette lingerie. Mais les habits qui n’étaient pas adaptés.
Voir qui elles sont, ce qu’elles font.
Aujourd’hui, à 37 ans, j’ai un un corps de femme. Un corps de maman. Un corps qui a porté 4 fois la vie. Un corps qui me raconte. Un corps qui a des vergetures aux cuisses depuis ses 15 ans et des jambes un peu courtes. Un corps avec une poitrine quasi inexistante mais qui a allaité 4 enfants. Un corps qui grossira. Peut-être. Mais peu importe.
Ce corps en bonne santé, est la pour me permettre de jouer avec mes enfants, de les porter endormis contre moi, de cuisiner, de faire de la trottinette avec mon petit dernier, de danser, de respirer, d’avoir des projets, de réaliser des rêves, d’aimer. De vivre. Le reste n’est que bonus.
Il y a toujours des matins ou rien ne va
Il y a toujours des matins, ou rien ne va. Ou je ne trouve beau que mon gros orteil et encore. Ces jours-là, j’évite de me regarder dans le miroir. J’essaie de me trouver un truc gentil à me dire. Mais je ne me détruis plus. J’essaie d’être ma meilleure amie.
J’ai cessé de me comparer. J’ai bannis la balance dans notre maison et j’ai arrêté de regarder des magazines féminin. ( Prenez-en de la presse masculine. Vous serez moins complexées. Promis. 😉 )
J’aimerais pouvoir revenir en arrière
J’aimerais pouvoir revenir en arrière. Souffler à l’oreille de cette jeune fille, quel sombre idiot est ce garçon dont elle est amoureuse et qu’il n’en vaut pas la peine. Lui souffler encore, qu’elle est assez intelligente, souriante et drôle. Et qu’un jour, il s’en mordra peut-être les doigts. Qui sait?
Pour moi, la beauté, ce n’est pas un corps fin, ni musclé. La beauté, c’est bien plus que cela. C’est quelque chose qui défie le temps. C’est quelque chose qui est en toi. C’est ce que tu dégages. C’est ce que les gens ressentent à ton contact. C’est quand tu es toi. Simplement.
Ce soir, je publie sur internet une photo de moi en lingerie. Jamais je n’aurais pensé le faire, avant. Et puis, c’est juste un corps. Juste une image.
Je suis aussi banale et exceptionnelle que toi. Je suis parfaitement imparfaite.
Sois douce avec toi.
Pour se procurer le carnet de note c’est par ici
Stanco
Magnifique ! Tu as tellement bien su t exprimer et faire passer le message. Je suis en paix avec moi même Mais ça aidera sûrement pour celles qui ne le sont pas . Je ne laisse pas souvent de commentaire, mais je me dis que après tout ce que tu fais tu mérites qu on reconnaisse ton travail . Bonne suite ✌🏼
Thérèse
StancoMerci pour ce premier commentaire. Merci . Vraiment.
Sandrine
Fantastique partage! Merci
Thérèse
SandrineMerci <3
Martine
Très beau texte 🥰😘 et tu es juste magnifique
Thérèse
MartineMerci pour le retour et merci pour le petit mot doux.
Mademoiselle Karine
… je suis passée exactement par ses phases. Être maman a aussi chamboulé ma vie. Je peux vivre aujourd’hui avec mes vergetures et mes grosses cuisses. Ça me va. Ça m’a va même très bien! J’aime mes défauts parfaits, ils font que je suis moi.
Merci pour ce bel article!
Bisous
Mademoiselle Karine
Thérèse
Mademoiselle KarineComplètement. <3 Et tu as bien raison <3
anonyme
💜 pas toujours facile de s’accepter telle que l’on est ! Soyons nous mêmes et fortes 💪🏼
Thérèse
anonymePas facile. Non . Jamais acquis. <3
Marou
Merci 💛
Thérèse
Marou<3
Anaëlle
Tout simplement bravo. Il en faut beaucoup du courage pour se dévoiler et se confier comme ça. Et en enlevant toute la superficialité de l’apparence, de l’ego, des diktats, il ne reste que la beauté… la vraie, la pure, il ne reste que l’essentiel. Tant le texte que les photos reflètent cette essence de vie et qu’est-ce que c’est beau et touchant. Tu es magnifique.
Thérèse
Anaëllequel message touchant. Merci. beaucoup.
Laure
Magnifique article, j’en ai la larme à l’œil. Beaucoup de choses font écho avec mon histoire. Le garçon aimé en secret pour lequel on ne sent pas à la hauteur jusqu’à ce que… Le corps de maman, pas de catalogue. Mais qui permet de courir, de faire du vélo, de skier en famille et qui finalement n’est pas si mal esthétiquement non plus. Pourtant, il porte 10kg de plus qu’il y a 20ans et il y a 20ans je me trouvais grosse… Jamais simple.
Joyeux Noël à ta jolie famille et merci pour ce blog
Thérèse
LaureLes garçons…L’amour.. Non ce n’est jamais simple. Joyeux Noel a vous aussi <3
Manue
Ton texte est superbe, j’aimerai, j’espère un jour arriver à être aussi bienveillante que toi à mon égard mais il faudra du temps. Les blessures du passé sont parfois très dures et très longues à cicatriser.
Thérèse
ManueOui. C’est un travail de tous les jours et un déni des photos qui nous renvoient une mauvaise image 😉 Je vous le souhaite pour cette année.
Durous yuna
Magnifique texte, ce que tu arrives à exprimer est très beau tout comme tes photos 😉 vraiment bravo!
thereseandthekids
Durous yuna<3
Celine Bezençon Chollet
Ton texte est doux et tellement juste. Cette année mon corps et moi c était pas simple une folle aventure début 2018 dont je me serais bien passée et un souci hormonal qui m a fait prendre 7 kilos. Difficile de vivre avec ces kilos supplémentaires alors je que m appréciais enfin avec mes rondeurs. Mais je prends la main à mon corps et on va arriver ensemble à trouver le juste équilibre j en suis certaine. Pour m aider dans cette démarche j ai lu le livre de Ely Killeuse et je me rejouis de lire le carnet de Poll et Mera 😉. Maitenant j’ai trouvé un truc… Les jours bofs je pense à tout ce que ce corps a fait pour moi et alors je lui en suis reconnaissante. Et surtout qu’est ce que c est bien de vieillir… On s en fout de plus en plus du regard des gens ! Bises Céline Bezençon Chollet et joyeux Noël
Marit
Merci, Merci, Th�r�se,
Thérèse
Marit<3
Valérie
Magnifique message et merveilleux texte.
Je pense qu’il saura aider bcp de femme. Bravo!
Myzotte
Je me reconnais beaucoup dans ton histoire d’adolescente. Ma variante c’est que suite à cette remarque du garçon disant que j’etais grosse tout est parti en vrille dans ma tête et je suis tombée dans l’anorexie. Aujourd’hui ça fait de moi quelqu’un d’exigeant avec mon physique. Mais je ne fais plus d’effort comme j’ai pu en faire à 14 ans car mon hygiène de vie est devenue une routine agréable et rassurante.
Comme toi j’ai 4 enfants et 37 ans et j’aime te suivre sur IG. Bonne année !
Laurette
Juste MERCI pour ce partage, ça fait trop du bien.